jeudi 3 mai 2012

Au MoDem, la balance penche vers le PS

Excepté quelques sénateurs, une majorité de cadres appellent à voter François Hollande.



Le risque pour François Bayrou, s'il attend trop avant de donner sa position, est d'apparaître comme étant l'un des derniers à le faire au MoDem. En 2007, de nombreux électeurs lui en avaient voulu de ne pas prendre clairement position pour le second tour. Bayrou s'était alors simplement contenté de dire qu'il ne voterait pas pour Nicolas Sarkozy, mais s'était refusé à donner une consigne de vote. La plupart de «ses» députés l'avaient alors quitté pour former ce qui allait devenir le Nouveau Centre (NC).
Certes, mardi, à l'issue d'un comité stratégique, qui a réuni une quarantaine de cadres, Bayrou a bien demandé à ses troupes d'«éviter les prises de position individuelles». Trop tard! Depuis dimanche, de nombreux soutiens de premier tour du candidat centriste ont déjà exprimé un choix. Plusieurs sénateurs - essentiellement issus de l'Alliance centriste - se sont exprimés en faveur de Nicolas Sarkozy. Il s'agit notamment de Jean Arthuis (Mayenne) ou de François Zocchetto (Mayenne).
Mais les appels à voter François Hollande ne se sont pas fait attendre non plus. Plus nombreux, même. C'est le cas de l'ancienne ministre chiraquienne Dominique Versini, de l'eurodéputé Robert Rochefort, de l'ex-patron de presse Jean-François Kahn, de l'ancien chef d'entreprise Jean Peyrelevade, ou encore de Fadila Mehal, responsable des questions de diversité au MoDem.

«Incompatible avec les valeurs humanistes»

De son côté, la sénatrice Nathalie Goulet (Orne), qui se dit «déçue» par François Bayrou et par «la politique fiscale de Nicolas Sarkozy, ainsi que par ses options injustes envers les hommes comme envers les territoires», penche aussi pour le candidat PS. Lundi, une quarantaine d'élus MoDem, dont beaucoup participent à des exécutifs locaux au côté du PS, ont également annoncé leur intention de voter Hollande en invoquant «un devoir de clarté et d'alternance». Surtout, estiment-ils, «par rapport aux idées nauséabondes du FN, la droite manque de clarté». Ces idées, assure ainsi l'élu nordiste Olivier Henno, seraient «incompatibles avec les valeurs humanistes» du MoDem.
Faut-il y voir aussi un signe du côté du PS lui-même? Mercredi matin, François Hollande a déclaré sur France 2 qu'il respecterait ce que «dira ou fera» François Bayrou pour le second tour et a souligné qu'il œuvrerait en faveur de la «moralisation» de la vie politique. Un thème défendu par Bayrou lui-même dans sa campagne de premier tour.

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